Émissions de B.C.M. (BCM, Bureau Central Météorologique)

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Émissions de B.C.M. (BCM, Bureau Central Météorologique) 
22.Jun.14 18:26
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Mark Hippenstiel (D)
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Mark Hippenstiel

Samedi, 15 Mars 1913 - L'Impartial, No. 9908 - La Chaux-de-Fonds (Suisse)


La T.S.F. à La Chaux-de-Fonds

 Nous avons eu la curiosité, l'autre jour, d'aller écouter les signaux horaires et le relevé météorologique lancés à heure fixe, chaque ving-quarte heures, par le puissant poste de télégraphie sans fil de la Tour Eiffel.
 Une des maisons de notre ville que sait le mieux se tenir au courant de toutes les choses nouvelles, celle de M. Henri Schœchlin, ingénieur, a récemment installé un appareil récepteur de T.S.F. Il fonctionne d'une façon parfaite e rien n'est plus intéressant, au moment voulu, que d'écouter les signaix qu'il apporte de 500 kilomètres de distance.
 Avant d'indiquer comment il faut comprendre et traduire ces signaux, il sera peut-être utile de rappeler, en deux mots, le principe de la télégraphie sans fil.
 Tout le monde connaît la bobine de Ruhmkorff où l'on fait passer un courant électrique entre deux boules de cuivre, légèrement éloignées l'une de l'autre. Il se produit alors un étincelle. Eh bien! c'est cette étincelle, plus forte évidemment, qui est le principe de la T.S.F., c'est cette étincelle qui, émmetant des ondes, des oscillations, découvertes par physicien Hetz, va, avec la rapidité de la lumière - plus de 300,000 kilomètres à la seconde - franchir l'espace, escalader les montagnes, traverser même les murs, influencer un petit tube de verre, appelé «détecteur», et faire entendre un bruit, perceptible à l'oreille dans un récepteur de téléphone.
 Ces ondes, et l'analogie est exacte, tel un doigt invisible qui, à travers l'espace, viendrait appuyer sur le bouton d'une sonnerie électrique, ces ondes viennent pour ainsi dire, appuyer sur le détecteur. Or, si à ce détecteur vous avez ajouté, connecté une pile et un récepteur de téléphone - formant ainsi un circuit fermé - tant que les ondes seront émises par la bobine d'un poste transmetteur, le détecteur agira et vous entendrez un bruit dans le téléphone. Il suffira de donner à ce bruit la valeur conventionelle d'un mot, d'un chriffre, pour rendre ce signal intelligible, comme les signe de l'alphabet Morse; par exemple: une courte émission constituera un point; une plus longue, un trait, etc.
 Ceci dit, voyons comment on envoie l'heure dans le monde depuis Paris.
 Le matin, quelques minutes avant 10 h. 45 m., la station de la Tour Eiffel est mise en relation avec l'Observatoire de Paris, de telle sorte que les appareils radiotélégraphiques puissent être mis directement en action, de l'Observatoire, par l'intermédiare de relais.
 A 10 h. 40 m. environ, l'astronome de service transmet ces mots: «Observatoire de Paris et Bureau Central météorologique. Voici signaux horaires et télégrammes météorologiques.»
 A 10 h. 44 m., l'astronome transmet une série de signaux avertisseurs qui consiste en une suite de traits  – – – – – – – qui s'arrêtent 5 secondes environ avant que le régulateur de l'Observatoir ferme lui-même le circuit, par un dispositif approprié, en produisant un point un peu long, à 10 heures 45 m. 0 s.
 A 10 h. 46 m environ, l'astronome commence une nouvelle série de signaux, distincts des précédent, qui consiste en une suite de traits séparés par deux points – .. – .. – .. qui s'arrêtent 5 secondes environ avant que le régulateur produise automatiquement, comme plus haut, un point un peu long, à 10 h. 47 m. 0 s.
 A 10 h. 48 m. environ, recommence une nouvelle série de signaux avertisseurs qui consiste en une suite des traits séparés par quatre points – .... – .... – .... – .... – .... qui s'arrêtent 5 secondes avant que le régulateur envoie, pour la troisième fois, le point qui indique exactement 10 h. 49 m. 0 s.
 L'heure a donc été envoyée trois fois par le régulateur de l'Observatoire à 10 h. 45 m., 10 h 47 m. et 10 h. 49 m., au moyen «d'un point un peu long» précédé chaque fois d'avertissement différent entre deux.
 Immédiatement après et jusqu'à 11 heures environ, vient le «Bulletin météorologique» complet, lequel est transmis à l'aide de l'alphabet Morse. On reçoit les observations consignées le matin même à Reykiawick en Islande; à Valentia, en Irlande, à I'lle d'Ouessant, sur la mer du Nord; à la Corogne, en Espagne; à Herka, aux Açores; enfin à Saint-Pierre-et-Miquelon sur la côte de Terre-Neuve.
 Ces indications portent sur la pression atmosphérique, la direction et la force du vent, l'état de la mer. On conçoit que pour beaucoup de personnes, surtout les navigateurs, elles on une très réelle importance.
 Les signaux sont d'une parfaite compréhension et pour peu qu'on soit familiarisé avec l'alphabet Morse on les traduit sans aucune difficulté.
 Ajoutons en terminant que M. l'ingénieur Schœchlin, qui a installé chez lui le poste en question dans in intérêt purement scientifique, le met avec la plus entière bonne volonté à la disposition de ceux que cela pourrait intéresser. Les signaux se donnent, répétons-le, de 11 h. 45 à midi, puisqu'il faut tenir compte de notre différence d'heure avec la France.
 Nous pensons que cette facilité de faire connaissance avec un des plus merveilleux instruments des temps modernes engagera les gens qui aiment a suivre le mouvement des grandes découvertes à utiliser l'aimable invitation que nous venons de leur communiquer.


 

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